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Essais Routiers

BMW Z4 M40i 2020

Elle décoiffe la petite!

Cette voiture représente l’aboutissement logique de l’évolution de la Z4, ce roadster à la sauce BMW moderne, c’est-à-dire cliniquement parfait mais peut-être sans âme. Le fait que le manufacturier nage présentement en eaux troubles, la gouverne en plein tumulte et dépassé de tous côtés dans le domaine de l’électrification nous porterait à croire que cette voiture à l’avenir incertain soit un gâchis sur toute la ligne… Mais il n’en est rien puisque la Z4 étonne et charme à bien des égards.

 

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Elle décoiffe la petite!

Cette voiture représente l’aboutissement logique de l’évolution de la Z4, ce roadster à la sauce BMW moderne, c’est-à-dire cliniquement parfait mais peut-être sans âme. Le fait que le manufacturier nage présentement en eaux troubles, la gouverne en plein tumulte et dépassé de tous côtés dans le domaine de l’électrification nous porterait à croire que cette voiture à l’avenir incertain soit un gâchis sur toute la ligne… Mais il n’en est rien puisque la Z4 étonne et charme à bien des égards.

 

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Le roadster

Nous voici donc rendu à la troisième génération du roadster Z4 de BMW qui en 2005 succédait à la très populaire Z3. Relativement bien accueillie, la première mouture répondait aux exigences de l’époque en étant plus civilisée que la Z3 mais les choses se gâtent un peu en 2009 avec l’arrivée de la seconde génération. Trop grasse, longue et embourgeoisée et de surcroit née lors d’une crise économique globale, ses ventes sombrèrent et il aura fallu dix ans à BMW pour trouver le courage de se lancer dans une troisième génération. Soyons honnêtes, BMW n’a rien défoncé côté style depuis des lunes. Mis à part la i8, le manufacturier a produit des berlines au style à peine évolutif et une panoplie de VUS à la sauce du jour, bref tout ce qu’on croyait être la clé de la rentabilité. Et voilà ce qui étonne le plus dans cette analyse industrielle, la Z4 ne devrait pas exister, surtout pas si réussie visuellement.

Cette voiture n’offre aucun mauvais profile, tous les angles de vue lui sont flatteurs. La prise vue du trois quarts avant gauche vaut à elle seule le prix d’admission. Cette caisse réfléchit la lumière de telle manière, même dans son blanc neige cru, que le choix de couleur en devient quasiment académique. La silhouette est celle du plus pur roadster mais gracieusement allongée pour nous permettre plus de place et de confort. Les lignes de caisse s’étirent et se recourbent, le gonflement des hanches vient se confondre dans le béquet intégré du couvercle de coffre pour assurer une prestance solide et distincte. Résolument BMW, ce roadster adopte des proportions si parfaites et équilibrées qu’on se surprend à le banaliser tant l’ensemble est homogène et franchement exactement ce que le roadster moderne devrait être. Certes la Miata arrive à un équilibre de masse et de poids nettement plus près du roadster idéal mais la Z4 sublime cette proposition en y ajoutant du coffre et de la prestance.

L’habitacle n’est pas en reste mais est franchement moins inspiré que la carrosserie. Le confort offert et l’espace pour les occupants n’est pas remis en question ici mais on semble avoir oublié la vocation de la voiture en dessinant l’intérieur. La planche de bord tout à fait générique tirée de la série 3 ou de tout autre produit de la marque est terne et son instrumentation de rouge sur rouge devient rapidement illisible au soleil et en conduite sport. Le compte tours qui roule à contre-sens, les données de conduites reléguées tout en bas des indicateurs n’aident en rien une lecture rapide pour les assimiler. Autre faute d’ergonomie, il est impossible de se servir des porte-gobets en conduisant puisqu’ils sont intégrés au seul espace de rangement dans l’accoudoir central. Menus détails mais dans une voiture moderne de plus de 80 000$ qui se veut à vocation Grand Touring, on pourrait faire un peu mieux.

Permettez ici l’ajout d’une observation qui pourrait être banale dans l’analyse de l’aspect pratique d’une voiture qui par sa définition ne devrait pas l’être du tout. Le coffre de la Z4 est beaucoup plus grand qu’on pourrait l’imaginer et fait encore plus intéressant, son volume n’est nullement affecté avec la capote rétractée puisque celle-ci se loge dans un réceptacle situé au-dessus du coffre.

 

L'expérience

Il y a bien pire dans la vie que de tomber dans les sièges confortables et ajustables de multiples façons de la Z4. Les cuirs de qualité, la position de conduite, le sentiment de faire corps avec la voiture, décapoter le toit souple en dix secondes, voilà de moments à savourer avant même de lancer le moteur, parce qu’après on oublie très vite ces petits moments. Lancer le six cylindre turbo de la Z4 le toit rétracté ne peut qu’inspirer une balade animée et jouissive.

Le six cylindres en ligne turbocompressé de notre M40i offre un rendement de 382 chevaux et un robuste couple de 369 livres livrées dès 1600 tours/minutes et fait partie des moteurs les plus souples, doux et mélodieux de l’industrie. Seule la ZF automatique est offerte pour le moment mais on peut pardonner cet accroc tant cette boite accompagne très bien le moteur. Les passages sont soit tout en douceur en mode Confort ou Eco Pro ou d’une rapidité presque violente en mode Sport et Sport Plus. Ce roadster est d’une docilité déconcertante avec son toit de tissu souple en place qui cèle l’habitacle au point d’oublier qu’on roule en cabriolet et ses suspensions bien adaptées aux divers revêtements permettent une utilisation quotidienne de la voiture sans problème. En mode confort bien entendu mais il est aussi possible de régler individuellement les différents paramètres de la boite, de la cartographie moteur, de l’échappement et des suspensions pour maximiser l’expérience de conduite maximale recherchée. J’ai constaté que de mettre tous les paramètres en mode Sport Plus devrait se limiter aux balades les plus folles ou réserver à la piste. Choisissez de moduler l’échappement, la boite et le moteur en mode Sport Plus et les suspensions en mode confort et vous aurez un malin plaisir à circuler aussi bien en ville qu’à la campagne.

 

Les plus et les moins

Essai-auto a aimé :

  • Roadster réussi sous tous les angles
  • Performances au-delà des attentes
  • Voitures aux personnalités multiples
  • Caisse éminemment rigide
  • Coffre généreux

Essai-auto a moins aimé :

  • Ergonomie perfectible
  • Tableau de bord trop générique

 

Conclusion et fiche technique

Il aura fallu patienter pendant dix ans pour voir arriver la troisième génération de la Z4 et plusieurs diront que cette patience méritait l’attente tellement la voiture est réussie. Disponible en version sDrive30i à motorisation quatre cylindres turbo offerte à compter de 64 050$ avant les incontournables options de couleurs, jantes et tout, et comme notre voiture d’essai en version M40i qui sera vôtre pour au moins 76 100$. Mais attention ce n’est que le prix d’admission puisque là aussi les options font vite gonfler le prix à plus de 84 895$. C’est beaucoup d’argent mais sachez que la polyvalence de cette voiture permet de l’utiliser au quotidien sans souffrir ni faire de grands sacrifices, de s’en servir comme d’une Gran Touring et avaler des centaines de kilomètres sans se fatiguer et d’aller s’éclater sur un circuit le week-end venu. BMW s’est fait prendre le froc aux chevilles en matière d’électrification et certaines décisions de son conseil d’administration n’ont pas fait l’unanimité dans l’industrie. Tout ce que l’on souhaite en tant qu’amateurs de voitures sport c’est de voir ce roadster sur nos routes pour encore plusieurs années aux côtés de BMW électriques tout aussi inspirantes.

Autres commentaires: Benjamin

Encore une fois, on semble tranquillement être en obligation de faire notre deuil des transmissions manuelles avec leur disparition même chez les voitures sport. Malgré ce point, la Z4 est une réussite à tous les plans; tellement plus agréable à piloter que la seconde génération et surtout splendide à regarder. Elle ne joue pas la carte de la voiture sport de piste comme chez Porsche avec la 718 Boxster S mais elle est légèrement plus confortable et polyvalente que cette dernière selon moi. D'accord elle n'est pas aussi rapide ou communicative que l'autre allemande citée précédemment mais elle comblera de loin la case des émotions fortes en mode Sport+ et attirera une clientèle qui recherche beaucoup plus le côté civilisé que la performance pure.

 

Fiche technique

Information de base

Nom du véhicule :  Z4
Marque :  BMW
Version :  M40i
Autres versions disponibles :  sDrive30i
Catégorie :  Roadster
Nombre de place assises :  2
Nombre de portes :  2
Gamme de prix : 64 050 $ à 84 895 $
Prix de la version à l'essai : 84 895 $
Transport et préparation : 2 245 $

Groupe Motopropulseur

Type de moteur :  Six cyl en ligne turbo
Cylindrée : 3.0 litres
Puissance (ch) : 382 ch.
Couple (lb.pi@tr/min) 364 lb/pi @ 1,600 trs/min
Transmission automatique (Nb rapports) :  8
Transmission manuelle (Nb rapports) :  ND

Performances

Accélération 0-100 km/h 4.2 sec.
Temps pour 400m 12.4 secondes à 185 km/h
Consommation moyenne durant l’essai : l/100km 10.7 l/100km

Sécurité

Assistance au freinage : oui
Répartition électronique du freinage : oui
Système d'avertissement de collision : oui
Système d'avertissement de changement de voie : oui
Système d'avertissement d'angle mort : oui
Aide au stationnement : oui
caméra de recul : oui 360 degrés

Confort et commodité

Garniture des sièges : Cuir
Sièges chauffant avant : oui
Sièges climatisés oui
Système de navigation oui
Système de clé sans main oui

Système Sonore

Capacité MP3 : oui
Branchement auxiliaires : oui
Port USB oui
Connectivité Wi-FI oui

Dimensions

Longueur : 4337 mm
Largeur : 1864 mm
Hauteur : 1303 mm
Empattement : 2470 mm
Garde au sol : 110 mm
Poids à vide : 1643 kg
Volume du coffre : 281 L
Capacité de remorquage : ND

Garanties

Générale :  4 ans ou 80,000km
Assistance routière : oui
Perforation due à la corrosion :  12 ans kilométrage illimité

Mots-clés: exotique, Sport