Buick LaCrosse 2017
Vestige d'une autre époque?
N’eût été de son immense popularité en Chine où il écoule près de 80% de sa production, Buick aurait pu connaître le même sort que Pontiac, Oldsmobile et Saturn lors de la méga-restructuration de GM en 2009. Mais à peine sept ans plus tard Buick remporte la catégorie de « meilleure nouvelle grande voiture de luxe 2017 » de l’Association des journalistes automobile du Canada. Bien que la berline LaCrosse affiche une mine résolument plus réjouissante que sa devancière, l’exercice sera-t-il suffisant pour reconquérir le marché nord-américain?
Design
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Buick ose… un peu
Disponible en traction ou à transmission intégrale, la grande berline de Buick se décline en quatre versions allant du modèle Base proposé à 37 445$, suivi du modèle Privilégié à 41 830$, ensuite vient l’Essence à 44 490$ et finalement le modèle Haut de Gamme au prix de 47 050$. La traction intégrale n’est disponible que sur la version Haut de Gamme et vient majorer le prix d’admission à 49 500$.
Plus longue, plus basse et plus large que le modèle précédent, la nouvelle LaCrosse 2017 est construite sur une structure à la fois plus robuste et plus légère de 136 kg grâce à l'utilisation d'aciers durcis et à haute résistance. Il faut avouer que la voiture offre un design beaucoup plus dynamique et lui confère un statut de luxe plus évident. L’ADN de Buick se retrouve çà et là comme les évents de capot moteur maintenant plus modernes et situés sur le haut des ailes. La grille de calandre en chute d’eau si chère à Buick est maintenant marquée par le retour de l'emblème tricolore Buick à trois boucliers – rouge, argent et bleu. Les phares qui se prolongent encore plus loin dans les ailes avant qui à leur tour sont beaucoup plus fines ajoutent à l’impression de légèreté et de finesse de la partie avant. La ligne de toit très fuyante et les hanches bien senties sont au goût du jour et procurent un air de sportivité qu’on ne connaissait pas sur l’ancien modèle. L’intégration des feux arrière est réussie tout comme l’ajout d’un béquet moulé au capot du coffre. L’ensemble esthétique est bien réussi et devrait permettre au LaCrosse de bien subir l’épreuve du temps.
Habitacle
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Cabine classe affaire
Le modernisme s’est aussi emparé du design intérieur mais à la sauce américaine. Vous n’y retrouverez ni écran sortant de la planche de bord (Mercedes) ni système de reconnaissance des gestes (BMW) ou encore de tableau de bord entièrement numérique (Audi) mais une planche de bord bien ficelée et une instrumentation claire est simple à consulter. Le système d’infodivertissement est absolument des plus convivial et son écran tactile fonctionne à merveille. Buick a réussi là où plusieurs échouent : arrimer luxe, élégance et simplicité d’utilisation.
L’espace intérieur est plus que suffisant, surtout aux places arrière puisque la majorité des acheteurs de cette voiture en Chine auront choisi le luxe de se faire conduire plutôt que piloter le LaCrosse eux-mêmes. N’oublions pas que cette grande berline doit satisfaire les goûts et exigences du marché chinois tout en gardant un œil ouvert sur ce qui reste de parts de marché américain. C’est en partie ce qui explique le paradoxe des sièges avant qui sont plus étroits que la moyenne de cette catégorie de voiture et l’effet est exacerbé par la console centrale plutôt massive. Les baquets sont mous et offrent peu de support latéral et il devient difficile de trouver une position de conduite confortable malgré les nombreux ajustements. Les passagers arrière sont plus choyés puisque l’assise de la banquette est assez longue pour maintenir les cuisses tout en offrant un dégagement pour les jambes digne des limousines les plus huppées. Bizarrerie extrême, cette dernière n’est ni chauffée ni ventilée et au prix de plus 50 000$ pour notre voiture d’essai devient tout à fait inacceptable. Le coffre quant à lui est simplement gargantuesque et peut facilement gober tous les sacs de golf de votre foursome du jeudi matin. Autre ombre au tableau : l’utilisation de pièces communes à GM comme les commandes de clignotants et des essuie-glaces trop bon-marché pour ne pas dire « cheap » détonnent singulièrement avec le reste de l’habitacle qui est constitué de bons matériaux bien assemblés.
Conduite
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Sereine mais ne pas la brusquer
Il faut évidemment évaluer le véhicule en fonction de son public cible tout comme le public de Rihanna n’a rien à voir avec celui de Yannick Nézet-Séguin, quoique… Enfin nous ne sommes pas en présence d’une berline sport allemande qui se vend pour des dizaines de millier de dollars de plus mais bien d’une voiture qui doit se mettre en valeur lors de longs trajets tout comme de déplacements en milieu urbain de grande densité dans le silence et le confort le plus total pour ses occupants.
Sur l’autoroute la voiture est d’un confort et d’une stabilité exemplaires et en autant que vous ne la brusquiez pas trop en virage elle saura s’acquitter de la tâche sans vous faire honte. D’accord, elle roule et tangue mais elle aplanit littéralement toutes les bosses et nids de poule sans broncher. En cas d’urgence, les freinages se font en ligne droite sans drame et à répétition sans trop faner. Buick fait appel à un V6 de 3,6 litres à injection direct produisant pas moins de 310 chevaux jumelé à une boite automatique à huit rapports pour mouvoir cette grande berline. Encore là mission réussie puisque la souplesse du moteur et la programmation de la boite font en sorte qu’on puisse accomplir le zéro-cent km/h en moins de 7 secondes et faire 7,2 litres aux cent sur autoroute. Pas mal pour une voiture de près de 1 650 kilos. La consommation moyenne de ma semaine passée surtout en ville s’est soldée par une moyenne très acceptable de 9,6 l/100km.
Avec ses 10 coussins gonflables et son dispositif à tête haute de série vous pouvez ajouter la détection des piétons jumelée au système freinage automatique et plusieurs autres dispositifs sécuritaires au gré de la grille des options et ensembles offerts pour faire de votre LaCrosse une voiture moderne et sécuritaire.
Les + et les -
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Essai-auto a aimé :
- Voiture confortable et silencieuse
- Banquette arrière digne d’une limousine
- Consommation de carburant plus qu’acceptable
- Système d’infodivertissement convivial et rapide
Essai-auto a moins aimé :
- Tenue de route précaire en virage
- Certaines commandes trop bon marché dans une voiture de luxe
- Absence d’essuie-glaces automatiques dans une voiture de 50 000$
- Sièges avant manquent de maintien
Conclusion et fiche technique
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Les grandes berlines n’ont plus la cote à moins d’être d’origine germanique et commander des sommes avoisinant les 80 000$ et les consommateurs leur préfèrent des VUS petits, moyens et grands pour des raisons qui m’échappent. Quoiqu’il en soit et sans vouloir faire l’éloge d’une voiture confortable mais sans grande prétention sportive, cette voiture n’est pas inintéressante, loin de là. Merci en grande partie à son prix plus abordable que la compétition.
Autre commentaire: Benjamin
Même si l'AJAC l'a choisi en avant de plusieurs autres grandes berlines de la compétition, je ne peux comprendre comment un consommateur peut opter pour un Buick LaCrosse avant une Volvo S90.... c'est le jour et la nuit au niveau du design, du charme, de la technologie et de l'expérience de conduite. Et la différence entre les deux est de moins de 10 000$ si l'on regarde le prix de la version à l'essai ici! Buick n'a pas encore trouvé ce "je ne sais quoi" qui donnerait un caractère unique aux produits de la marque... mais il semblerait bien que les consommateurs chinois l'ont trouvé eux!
Autre commentaire: Bruno
Après mon essai, j'aimerais ajouter mon grain de sel. Je pense que la Buick LaCrosse, tout comme Rihanna et Yannick Nézet-Séguin, sait comment rejoindre son public. Je peux comprendre pourquoi le marché qu'elle vise est intéressé et acquiert ainsi cette voiture même si je ne suis pas un fan. Cette voiture est pleinement axée sur le confort et le silence de roulement. On repasse pour l'expérience axée sur le conducteur. Ceci étant dit, les occupants se font transporter dans un certain luxe ayant amplement d'espace et sans se soucier de l'état de la route. Cependant, bien que les suspensions de la LaCrosse absorbe bien les imperfections de la route, j'ai trouvé que l'amortissement est un peu raide à basse vitesse.
Fiche technique
Information de base
Nom du véhicule : LaCrosse Marque : Buick Version : Haut de Gamme Autres versions disponibles : Base, Privilégié, Essence Catégorie : Grande berline Nombre de place assises : 5 Nombre de portes : 4 Gamme de prix : 37 445 $ à 49 500 $ Prix de la version à l'essai : 49 640 $ Transport et préparation : 1 650 $ Groupe Motopropulseur
Type de moteur : V6 Cylindrée : 3,6 litres Puissance (ch) : 310 ch. Couple (lb.pi@tr/min) 282 : (lp-pi) @ 5,200 trs/min Transmission automatique (Nb rapports) : 8 Transmission manuelle (Nb rapports) : nd Transmission variable continue : non Performances
Accélération 0-100 km/h 6,6 sec. Consommation moyenne durant l’essai : l/100km 9,6 l/100km Sécurité
Freins antiblocage : oui Assistance au freinage : oui Répartition électronique du freinage : oui Assistance à la stabilité : oui Système d'avertissement de collision : oui Système d'avertissement de changement de voie : oui Système d'avertissement d'angle mort : oui Aide au stationnement : oui caméra de recul : oui Confort et commodité
Garniture des sièges : Cuir Sièges chauffant avant : oui Sièges chauffant arrière : non Sièges climatisés oui avant Système de navigation non Système de clé sans main oui Banquette rabattable oui Troisième rangée ND Système Sonore
Capacité MP3 : oui Nombre de hauts-parleurs : 10 Branchement auxiliaires : oui Système de divertissement arrière non Port USB oui Connectivité Wi-FI oui Dimensions
Longueur : 5017 mm Largeur : 1867 mm Hauteur : 1460 mm Empattement : 2905 mm Poids à vide : 1632 kg Volume du coffre : 425 L Garanties
Générale : 4 ans 80,000 km Assistance routière : oui 6 ans 110,000 km
Mots-clés: grande