Objectif et impartial depuis 2001 

Essais Routiers

2020 Chevrolet Silverado 1500 High Country Duramax Diesel

Rodrigo Rosales-List

À l’aube d’une nouvelle ère

On avait hâte de mettre la main sur le niveau Silverado. Plus légère, plus puissante et plus écoénergétique, cette camionnette demie-tonne représente pour Chevrolet le résultat de plus de 100 ans d’évolution. Avec une nouvelle motorisation diésel qui, sur papier est la plus puissante de son créneau, est-ce que cette camionnette réussira à convaincre les amateurs de Ram et Ford de changer leur fusil d’épaule? Du moins en attendant que l'inévitable génération des camionnettes électriques voit le jour.

  • 01-IMG_2130
  • 02-IMG_2137
  • 03-IMG_2139
  • 04-IMG_2140
  • 05-IMG_2141
  • 06-IMG_2120
  • 07-IMG_2121
  • 08-IMG_2123

À l’aube d’une nouvelle ère

On avait hâte de mettre la main sur le niveau Silverado. Plus légère, plus puissante et plus écoénergétique, cette camionnette demie-tonne représente pour Chevrolet le résultat de plus de 100 ans d’évolution. Avec une nouvelle motorisation diésel qui, sur papier est la plus puissante de son créneau, est-ce que cette camionnette réussira à convaincre les amateurs de Ram et Ford de changer leur fusil d’épaule? Du moins en attendant que l'inévitable génération des camionnettes électriques voit le jour.

  • 01-IMG_2130
  • 02-IMG_2137
  • 03-IMG_2139
  • 04-IMG_2140
  • 05-IMG_2141
  • 06-IMG_2120
  • 07-IMG_2121
  • 08-IMG_2123

Aluminium et aérodynamisme

Je ne sais pas si vous vous souvenez, il y a quelques années à peine, des campagnes publicitaires de GM qui se moquaient de l’utilisation d’aluminium dans les camionnettes Ford. On savait que c’était question de temps et surtout de poids avant que Chevrolet intègre eux aussi l’utilisation de ce métal. Voilà que c’est fait avec cette nouvelle génération du Silverado.

Il n’y pas seulement les matériaux qui ont changé, pratiquement tout est nouveau. Le camion est plus long d’environ deux pouces, il est aussi un peu plus large, le châssis est nouveau, on a droit à un empattement allongé aussi, il est environ 450lbs plus léger qu’auparavant et on a des nouveaux choix de moteurs. Suffisant pour célébrer les 100 ans de la mise en marché de cette camionnette.

Au niveau esthétique, l’ancienne génération était beaucoup plus carrée que celle-ci, mais le Silverado demeure immédiatement reconnaissable. Compte tenu qu’au Canada on a adopté les camionnettes en guise de véhicule familial de luxe, dans les modèles plus cossus du Silverado vous trouverez une abondance de chrome. Au niveau de la calandre, on dirait que l’inspiration du design provient d’un poing fermé. C’est imposant et menaçant. On se semble être inspirés du devant de la Camaro pour les lumières, et on a des entrées d’air qui sont fonctionnelles. Beaucoup d’attention a été portée à l’aérodynamisme du véhicule. On remarque un aileron à l’arrière de la cabine, et on peut entendre des clapets ouvrir et fermer de temps en temps, lorsque des boucliers à l’avant du véhicule dirigent l’air.

Une autre chose que vous trouverez en abondance, surtout dans la version High Country sont des caméras haute définition. Ces caméras peuvent vous donner une vue 360 degrés de la camionnette pour faciliter les manœuvres de stationnement et aussi fournir plusieurs angles pour bien connecter vos remorques.

Vu de profil, le Silverado se rend imposant par la hauteur des côtés de sa boite. C’est rendu tellement haut, qu’il est quasiment rendu impossible d’accéder à quoique ce soit par le côté. Ce qui veut dire qu’on doit passer par le hayon arrière, ou utiliser les marches en coin du pare-chocs arrière (voir photo) – une bonne idée. En parlant de bonnes idées, Chevrolet nous gâte avec le premier hayon électrique dans une camionnette.

La boîte aussi est nouvelle, et elle est plus large que la compétition. Avec les côtés aussi hauts, le volume de chargement, ainsi que la charge utile a aussi augmenté significativement.

À l’intérieur, l’évolution est lente. Oui on a droit à un grand écran d’info-divertissement convivial et un système de son Bose, et l’intérieur est relativement plus moderne que la génération précédente, mais le choix de certains matériaux laisse à désirer. Les cadrans de vitesse sont quasiment « retro » tellement qu’ils semblent vieillots et entrent en conflit visuel avec l’écran haute définition qui vit au milieu du tableau de bord. Certains de plastiques sont durs, voir quasi industriels et certaines commandes ne sont pas très intuitives à utiliser. On peut pardonner tout ça dans un camion de travail, mais pas dans notre véhicule d'essai qui se détaille à plus de $75,000.

Sur une note plus positive, l’espace disponible dans la cabine est remarquable. L’espace de rangement est ample, et on retrouve plusieurs compartiments parsemés à l’intérieur de la cabine, même un quasi-secret au milieu des dossiers des sièges arrière. C’est plus spacieux que dans un Ford F-150, surtout dans la deuxième rangée, où on a élargi le dégagement pour les jambes d’environ deux pouces par rapport à la génération précédente. Compte tenu qu’un toit panoramique n’est pas une option disponible, on retrouve aussi plus de dégagement pour la tête que chez la concurrence.

Couleurs et saveurs

Le nouveau Silverado est disponible en huit modèles, avec trois grandeurs de cabine, trois longueurs de boîte, trois transmissions et cinq différents moteurs. C’est pas mal de choix ça. En temps normal je dirais qu’il y a de quoi à plaire tout le monde, mais vous verrez que la facture grimpe tellement rapidement que c’est difficile de configurer un Silverado bien équipé à moins de 50 000$.

Les huit modèles sont : High Country, LTZ, LT Trail Boss, RST, LT, Custom Trail Boss, Custom et Work Truck. Les choix de moteur quand eux sont: Le diesel que nous avons en essai et dont j’en parle un peu plus loin. Un gros V8 de 6,2L qui développe 420 chevaux et 460lb-pi de couple. Ce moteur permet au Silverado de tracter 13,400lbs et se marie à une excellente boite automatique 10 vitesses. Il y a un plus « petit » V8 aussi, de 5,3L qui développe 355 chevaux et 383lb-pi de couple, et qui se marie à une boite 8 vitesses ou à une boite 6 vitesses, tout dépendamment du modèle choisi. De série sur les modèles d’entrée de gamme on retrouve un V6 de 4,3L qui développe 285 chevaux et 305lb-pi de couple. Finalement, on a aussi un 4-cylindres turbocompressé, de 2,7L qui se trouve de série dans les modèles LT et RST. Ce quatre cylindres semble intéressant si vous n’avez pas un grand besoin de tracter, car il développe tout de même 310 chevaux et 348lb-pi de couple, ce qui doit être suffisant dans bien des cas.

En essai nous avions le modèle haut de gamme, soit le High Country, à cabine multiplace et caisse courte, qui peut être équipe de roues de 22po, des phares au DEL, le fameux hayon électrique et beaucoup de chrome de deux chouleurs. La facture totale sur notre High Country, compte tenu qu’on avait aussi le moteur diésel, s’élève au-dessus de 75 000$ avec quelques crédits et rabais déjà appliqués. La facture serait semblable si on avait choisi le gros V8. 

À l’autre côté du spectre, on retrouve le Silverado WT (Work Truck), qui s’agit de la version de base. Avec un prix qui oscille au-dessus de 45 000$ vous trouverez sous le capot le V6 de 4,3L qui développe 285 chevaux et 305lb-pi de couple. C’est relativement correct à l’intérieur avec la caméra de recul, la compatibilité CarPlay et Android Auto, ainsi que des portes et vitres électriques.

 

Une mécanique soignée

Le plus impressionnant de cette génération est sans doute sa mécanique, et particulièrement le moteur six cylindres en ligne, Duramax, turbodiésel de 3,0L qui se trouve sous le capot de notre version en essai. Ce moteur à culasse en aluminium fait appel à un bon nombre de technologies, comme un turbo à géométrie variable et un système de recirculation de gaz à basse pression pour développer 277 chevaux et un impressionnant 460lb-pi de couple. En contraste, le turbo diesel dans le Ford F-150 développe 250 chevaux et 440lb-pi de couple et chez Ram on trouve un EcoDiesel de 260 chevaux et 480lb-pi de couple.

Ce qui est surprenant est le silence de roulement et la douceur de ce moteur. De plus, ce moteur est lié à une boite automatique 10 vitesses, qui possède un amortisseur de vibrations. Donc de l’intérieur de la cabine, vos passagers ne sauront jamais qu’il s’agit d’un moteur diesel, tellement le bruit et les vibrations sont atténuées.

Là où le bât blesse est que cette camionnette, lorsqu’équipée avec le moteur diesel, a une capacité de remorquage bien inférieure à celle de la version V8 de 6,2L. On parle de 9,300lbs au lieu de 13,400lbs. Cette capacité de remorquage est aussi inférieure à ce que peut tirer le Ram EcoDiesel (12,560lbs) et le Ford PowerStroke Diesel (11,500lbs).

Si une capacité de remorquage inférieure à 10,000lbs n’est pas un inconvénient pour vous, vous pourrez vous consoler à la pompe, où ce Silverado brille. Sa consommation moyenne lors de notre essai a été de 10,4L au 100 km, en hiver en mode 4x4 automatique. Ce qui est tout à fait surprenant pour un véhicule de cette taille avec autant de puissance.

Derrière le volant, la tenue de route est confortable et relativement moins sèche que dans un Ford F-150, mais le train arrière est pas mal plus sautillant sur mauvais revêtement. La transmission 10 vitesses offre des belles accélérations linéaires et on roule aisément à grande vitesse avec confiance. Beaucoup de technologie est embarquée pour rendre les déplacements plus sécuritaires. On trouve notamment le système de freinage d’urgence automatique ainsi qu’à détection des piétons, le régulateur de vitesse adaptatif, le témoin d’angle mort et un très désagréable siège à alerte de sécurité (que j’ai désactivé dès ma première journée avec le véhicule car il vibrait pour la moindre petite chose).

Conclusion

Après 100 ans d’évolution, la recette originale des camionnettes n’a pas beaucoup changée. Certes, elles sont plus puissantes, compétentes et confortables, mais le changement a été évolutif.

Les trois grands manufacturiers américains ont maintenant une option diésel pour leurs camionettes demie-tonne. Ceci dit, nous sommes à l’aube d’une nouvelle ère. Vous avez certainement vu le Cybertruck de Tesla qui sera parmis nous dès la fin de l’an prochain et vous avez probablement entendu parler du Rivian R1T ou du Atlis XT. Il est donc prévisible, qu’un à un les grands manufacturiers commenceront à prendre le virage électrique eux aussi, et ils n’auront pas la choix que de révolutionner leur approche s’ils souhaitent demeurer compétitifs. D’ailleurs, Ford a annoncé qu’ils ont déjà commencé à travailler sur le F-150 électrique et General Motors semble miser sur l’électrification de ses camionnettes en ravivant la marque Hummer.

En attendant les camions électriques, on peut s’abattre sur des moteurs diesel. En ce qui concerne ce Silverado High Country Duramax, compte tenu qu’il coute le même prix que le modèle avec le gros V8 de 6,2L, et que les performances du V8 sont meilleures, incluant sa capacité de remorquage qui éclipse celle du moteur diésel, mon choix personnel serait d’aller pour le moteur à essence, même s'il est moins technologique et même si je vais payer plus à la pompe. La probabilité est que la valeur de revente du V8 sera meilleure et vous ne serez pas limités à « seulement » 9300lbs de remorquage.

Ceci dit, si je devais choisir une camionnette demie-tonne à 70 000$ demain, je crois que j’irais chez Ford. La fiabilité irrégulière des RAM m’inquiète un peu, et en ce qui concerne ce Silverado, s’il est vraiment la résultante de 100 ans d’évolution, on ne peut qu’espérer que les prochaines années seront révolutionnaires, car malgré tous ses attraits, son intérieur bon marché, sa suspension sautillante et la forte consommation des modèles à essence nous laissent sur notre appétit.

 

Fiche technique

Information de base

Nom du véhicule :  Silverado 1500
Marque :  Chevrolet
Version :  High Country Duramax
Catégorie :  camionnette demie-tonne
Nombre de place assises :  5
Nombre de portes :  4
Gamme de prix : 31 000 $ à 75 000 $
Prix de la version à l'essai : 75,000 $
Transport et préparation : 1 900 $

Groupe Motopropulseur

Type de moteur :  6 cylindres en ligne
Cylindrée : 3,0 litres
Puissance (ch) : 277 ch.
Couple (lb.pi@tr/min) 460 lp-pi
Transmission automatique (Nb rapports) :  10

Performances

Accélération 0-100 km/h 7.6 sec.
Consommation moyenne durant l’essai : l/100km 10,4 l/100km

Sécurité

Freins antiblocage : oui 
Assistance au freinage : oui 
Répartition électronique du freinage : oui 
Assistance à la stabilité : oui 
Système d'avertissement de collision : oui 
Système d'avertissement de changement de voie : oui 
Système d'avertissement d'angle mort : oui 
Aide au stationnement : oui 
caméra de recul : oui 

Confort et commodité

Garniture des sièges : Cuir 
Sièges chauffant avant : oui 
Sièges chauffant arrière : oui 
Sièges climatisés oui 
Système de navigation oui 
Système de clé sans main oui 
Banquette rabattable oui 
Troisième rangée non

Système Sonore

Capacité MP3 : oui 
Nombre de hauts-parleurs : 7 plus subwoofer
Branchement auxiliaires : oui 
Système de divertissement arrière oui 
Port USB oui 
Connectivité Wi-FI oui 

Dimensions

Longueur : 5 885 mm
Largeur : 2 063 mm
Hauteur : 1 918 mm
Empattement : 3 745 mm
Garde au sol : 205 mm
Poids à vide : 3 266 kg
Capacité reservoir carburant : 91 L
Charge utile maximale : 1 082 kg 
Capacité de remorquage (6cyl. Duramax) : 4 218 Kg

Garanties

Générale :  3 ans / 60 000km
Assistance routière : oui 
Perforation due à la corrosion :  6 ans / 160 000km

 

 

Mots-clés: camion