Subaru WRX STi 2019
Pour les adeptes seulement
Il y a de cela 15 ans, Subaru introduisait une nouvelle motorisation 4 cylindres de type Boxer pour son véhicule d’affiche; le WRX STi. À l’époque, de retrouver 300 chevaux-vapeurs sous le capot d’un véhicule comme celui-ci, muni d’un moteur 4 cylindres turbo, rappelons-le, relevait d’un véritable exploit d’ingénierie. Les 2.5 litres de volume répartis entre les 4 cylindres du moteur, ajoutés aux 14.5 livres de pression d’air dégagées par le turbocompresseur de l’Impreza avait de quoi rendre bien des gens heureux. Le problème, c’est que 15 ans plus tard, on se retrouve avec une motorisation quasi identique à celle jadis vénérée.
Derrière le volant
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Malgré la progression quasi stagnante en puissance de la STi (10 chevaux seulement en 15 ans), il est totalement faux de prétendre le contraire quant au raffinement du véhicule depuis les 15 dernières années. Nombreux efforts furent déployés afin de rendre l’expérience de conduite des plus pures : révision de la suspension, des tuyaux d’échappements, de la direction, de l’ergonomie de la cabine, bref tout y est passé. Plus précisément, pour 2019, on compte une révision des éléments mécaniques suivants : augmentation de la puissance de 5ch pour un total de 310, augmentation du nombre de livres de pression d’air déployées par le turbocompresseur de 14,7 à 16,2 PSI, optimisation de la 3ème vitesse permettant une amélioration des temps d’accélérations, nouvelle prise d’air, nouveau système d’échappement à haut débit d’air, optimisation de l’unité de contrôle du moteur (ECU), ajout de pistons dits « plus robustes » et de freins Brembo à six pistons à l’avant et 4 pistons à l’arrière.
Qu’est-ce que tout ce beau jargon de mécaniciens veut réellement dire? Tout simplement que l’ère de ce fameux moteur tire à sa fin. On a vraiment exploité au maximum chacune de ses composantes. Ceci-dit, l’expérience conduite qui découle de ces changements n’est en rien amoindrie.
Aussitôt le moteur démarré, le véhicule tremble au grand complet, on sait ainsi immédiatement qu’on ne se trouve pas dans une automobile au sens traditionnel du terme : se rendre du point A au point B, ce n’est définitivement pas la vocation première d’une STi. Son rouage intégral ajustable, sa transmission manuelle six rapports et la 3ème pédale (qui n’est pas très difficile à maîtriser) sont les points centraux du véhicule; dans une ère où se faire livrer de la nourriture à la maison ne demande même plus d’exercer ses cordes vocales, on comprend pourquoi certains préfèrent les transmissions automatiques aux transmission manuelles. L’implication que l’on ressent et l’impression d’être responsable des performances exaltantes qui découlent de la STi, cependant, est ce pourquoi ce véhicule est uniquement disponible en transmission manuelle : jamais un tel sentiment de conduite ne pourrait être expérimenté à travers une STi à transmission automatique. Ces éléments jumelés à la férocité et la précision de la direction ainsi qu’à la fermeté de la suspension créent une sensation qui nous fait penser qu'on est au volant d’une voiture de course. Chaque fissure dans la chaussée se fait ressentir, chaque manœuvre de stationnement en parallèle est un véritable cauchemar a exécuter et chacune des longues distances parcourues au volant du véhicule vont se charger de vous donner des courbatures. Qu’est-ce qu’il a de plaisant là-dedans? Pour les gens pour qui une voiture n’a comme unique utilité de se rendre du point A au point B, rien du tout. Pour les autres, absolument tout y est plaisant.
Lorsqu’on se retrouve ailleurs qu’en terrain urbain, toutes les caractéristiques relatives à la suspension et la direction mentionnées ci-haut deviennent soudainement sensées. On apprivoise chacune des courbes avec la plus haute des confiances, on remercie ces composantes mécaniques d’être capables de soutenir le véhicule à haute vitesse et on se sent partie intégrante de la voiture. Côté motorisation, les 310ch sont facilement exploitables, gracieuseté de l’optimisation des rapports de la transmission. On atteint ni trop rapidement ni trop lentement le régime moteur idéal pour effectuer un changement de rapport. Sinon, seuls les amateurs de voitures les plus chevronnés pourront déceler les subtilités de la 3ème vitesse dite « optimisée » pour la version 2019 de la STi.
On serait porté à croire qu’un véhicule à caractère aussi sportif que la STi aurait une sonorité à la hauteur des performances du véhicule; ce n’est malheureusement pas le cas ici. Le turbocompresseur étouffe vraisemblablement toute sonorité qui pourrait rendre l’expérience auditive agréable. Pourtant, l’histoire n’est pas la même chez les compétiteurs de cette bagnole : la Golf R, Focus RS et Civic Type R ont tous, quant à moi, une sonorité bien plus intéressante qu’une WRX STi. C’est ici un des rares points négatifs que j’ai à soulever à propos de ce véhicule. Cependant, bien que je vous recommande d’effectuer vos recherches quant aux clauses de la garantie offerte par Subaru, ce n’est rien qu’un système d’échappement « after-market » ne peut régler.
Look et habitacle
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Deux jours après le début de l’essai, je rencontre une amie dans un café du coin afin d’y passer la soirée à étudier. J’arrive un peu d’avance, et chanceux comme je suis, je trouve une place de stationnement directement à côté de la porte d’entrée. Mon amie, qui fait son entrée dans le café quelques 15 minutes plus tard, me salue et s’empresse de me dire les mots suivants : « Hey! As-tu vu l’auto de “douchebag” juste à côté de la porte? » Je crois que cette anecdote en dit long sur le look de la STi, moi qui pensais impressionner quelques demoiselles durant la semaine d’essai...
De mon côté, je n’ai rien à soulever de négatif : les freins jaune fluorescent, l’immense aileron, les jantes 19 pouces en aluminium au fini gris fusil foncé, les 4 sorties de tuyaux d’échappement, les agressifs phares avant, la suspension abaissée, vraiment tout y est. C’est un véhicule qui cri haut et fort le mot « performance ». Il faut simplement retenir que ce look ne plaira pas à tout le monde.
Du côté de l’habitacle, rien de majeur ne peut être soulevé en comparaison avec le modèle 2018. Des bancs Recaro sont offerts en option, le système d’info-divertissement Starlink est maintenant offert de série tout comme les Apple Car Play et Android Auto. Sinon, on soulève un nouveau design pour l’écran d’affichage principal (et secondaire) ainsi qu’un remplacement des faux panneaux en fibre de carbone au-dessus du coffre à gants et de la console centrale par un plastique au fini noir lustré.
La cabine est vraisemblablement très ergonome (c’est ce qu’une quinzaine d’années d’évolution peut faire à la cabine d’un véhicule) et espacée. La visibilité est excellente, l’espace de rangement est bien suffisant et la console centrale est assez basse pour que le coude du conducteur ne s’accroche pas lorsqu’il effectue un changement de vitesse.
Conclusion
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Aux yeux de monsieur et madame tout-le-monde, la STi peut effectivement s’apparenter comme « une auto de “douchebag” », mais aux yeux des amateurs d’automobiles, ce véhicule représente la pure incarnation de ce que c’est que d’avoir du plaisir derrière le volant. L’expérience de conduite est unique en son genre; elle se charge de livrer une panoplie d’émotions et s’assure de justifier chacun des éléments esthétiques du véhicule.
Se rendre du point A au point B n’a jamais été aussi plaisant!
Autres commentaires: Benjamin
Tel que le mentionne Christophe, il est bien vrai que ce STi livre encore de bonnes performances et sensations malgré sa motorisation qui n'est plus très actuelle. Avec son excellente traction intégrale, la conduite hivernale devient même une partie de plaisir. Cependant, il ne suffit que de prendre le volant d'un des trois véhicules directement en compétition cités plus tôt dans le texte pour rapidement se rendre compte qu'il est largement temps que Subaru nous arrive avec une nouvelle génération et motorisation afin de justifier le prix demandé.
Fiche technique
Information de base
Nom du véhicule : WRX Marque : Subaru Version : STi Autres versions disponibles : Sport, Sport-Tech, Raiu Catégorie : Sport Nombre de place assises : 5 Nombre de portes : 4 Gamme de prix : 31 760$ à 49 060$ Prix de la version à l'essai : 44 260$ Transport et préparation : 1650 $ Groupe Motopropulseur
Type de moteur : 4 cylindres Boxer turbo Cylindrée : 2.5 litres Puissance (ch) : 310 ch. Couple (lb.pi@tr/min) 290 lp-pi @ 3800 trs/min Transmission automatique (Nb rapports) : N/D Transmission manuelle (Nb rapports) : 6 Transmission variable continue : ND Performances
Accélération 0-100 km/h 5.2 sec. Accélération 400m 13.4 sec. Consommation moyenne durant l’essai : l/100km 13 l/100km Sécurité
Freins antiblocage : oui Assistance au freinage : oui Répartition électronique du freinage : oui Assistance à la stabilité : oui Système d'avertissement de collision : oui Système d'avertissement de changement de voie : oui Système d'avertissement d'angle mort : oui Aide au stationnement : oui caméra de recul : oui Confort et commodité
Garniture des sièges : Cuir / Tissu Sièges chauffant avant : oui Sièges chauffant arrière : non Sièges climatisés non Système de navigation non Système de clé sans main non Banquette rabattable oui Système Sonore
Capacité MP3 : oui Nombre de hauts-parleurs : 6 Branchement auxiliaires : oui Système de divertissement arrière oui Port USB oui Connectivité Wi-FI non Dimensions
Longueur : 4595 mm Largeur : 1795 mm Hauteur : 1475 mm Empattement : 2650 mm Garde au sol : 125 mm Poids à vide : 1535 kg Volume du coffre : 340 L Garanties
Générale : 3 ans ou 60 000 km Assistance routière : oui Perforation due à la corrosion : 5 ans
Mots-clés: Sport