Alfa Romeo Giulia Quadrifoglio 2022
Difficile de ne pas tomber en amour
On ne choisit pas le moment où l’on tombe en amour dans la vie et c’est un peu la même chose lorsqu’on est chroniqueur automobile. Avec plus de 100 véhicules essayés annuellement, disons qu’il en faut beaucoup pour impressionner. Malgré tout, certains coups de cœur font encore leurs apparitions et cette Giulia en version Quadrifoglio me rend nostalgique de l’époque où les berlines haut de gamme mettaient aussi l’accent sur le plaisir de conduite.
Les + et les -
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Essai-auto a aimé :
- Silhouette charmante
- Direction ultra précise
- Comportement routier incisif
- Personnalité envoutante
- Motorisation puissante et charismatique
Essai-auto a moins aimé :
- Spécifications attendues absentes (sièges ventilés, affichage tête-haute, toit panoramique)
- Système d’info-divertissement de petite taille face à la compétition
- Aucune traction intégrale
- Boite manuelle absente du catalogue
Performances
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Pour les puristes
Il est clair depuis son retour sur notre continent, la Giulia est la berline compacte haut de gamme la plus sensuelle avec sa silhouette purement italienne. Qui plus est, elle est aussi celle qui procure encore à ce jour la sensation de conduite la plus pure par rapport à la compétition incluant les Mercedes Classe C, Volvo S60 et même BMW Série 3. Pour faire face aux versions ultra performantes que sont les BMW M4 et Mercedes-AMG C63, Alfa Romeo propose la version au trèfle à quatre feuilles, la Quadrifoglio. En effet, on se sent très choyé et chanceux lorsqu’on prend le volant de cette version rarissime sur notre marché.
Mais qu’est-ce qui rend cette berline si exceptionnelle? Débutons avec son châssis rigide à souhait et sa suspension parfaitement ajustée qui permet d’obtenir à la fois un vrai confort (comparativement aux suspensions ultra fermes des rivales allemandes) ainsi qu’une tenue de route remarquable. Et que dire de la rapidité de cette direction et la facilité avec laquelle on peut pointer la voiture avec le moindre mouvement des mains. La sensation de légèreté est aussi une observation importante qui influence positivement cette sensation si agréable de toujours vouloir explorer les limites du comportement routier qui affiche un vrai 1.00G en latéral. Son poids est très similaire à la compétition mais derrière le volant, on a réellement l’impression que la Giulia est quelques centaines de kilos plus légère! L’absence de la traction intégrale n’est assurément pas étrangère à ceci malgré que cela limite son utilisation pour ceux et celles qui auraient le désir de l’utiliser 12 mois par année.
Sous le capot, on n’est pas en reste avec un V6 2.9 litres biturbo qui prend ses racines chez Ferrari. Difficile de faire plus italien que cela! En fait, il s’agit du V8 biturbo du moteur de la Ferrari California auquel on a retiré deux cylindres. Du coup, la puissance finale est de 505 chevaux et le couple affiche 443 lb-pi. Comparativement aux 280 ch de la version standard avec son 2 litres turbo, il est normal que la Quadrifoglio offre des performances qui sont dans une classe à part. Sa transmission automatique ZF à huit rapports n’est pas une unité à double embrayage mais ceci n’empêche pas cette boîte d’être très rapide dans ses changements. La déception est de ne pas avoir la possibilité de retrouver une transmission manuelle dans cette berline… cela aurait été la perfection à mon avis!
Que ce soit en conduite sportive ou à un rythme plus sage, on ne dénote aucun temps de réponse des turbos et le caractère italien de ce V6 se révèle à mesure que l’on augmente la cadence. Avec toute la puissance transmise aux roues arrière, les deux premiers rapports sont légèrement bridés afin de ne pas désintégrer les pneus arrière. Même avec ce dispositif de limitation de puissance, le 100 km/h à partir d’un arrêt complet est atteint en 4 secondes exactement et le quart de mile est galopé en toute juste moins de 12 secondes. Les reprises sont encore plus impressionnantes avec une poussée qui ne semble pas avoir de fin, rendant obligatoire la lecture fréquente du tableau de bord afin de ne pas perdre son permis de conduire car cette Alfa peut atteindre les 300 km/h. La sonorité de ce V6 à 90 degrés est aussi quelque chose de définitivement différent de la compétition, avec un son rauque à bas régime et qui monte en décibels jusqu’à la ligne rouge de 7000 trs/min, tout en laissant échapper de rapides pétarades à chaque changement de rapport. Il reste qu'au niveau auditif, il est difficile de faire mieux qu'une Mercedes-AMG C63S avec son V8 biturbo.
Habitacle et équipement
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Environnement différent et moins clinquant que la compétition
Les plus importants changements à la gamme Giulia depuis notre essai en 2018 sont survenus en 2020. Les matériaux ont tous été repensés afin d’offrir un environnement beaucoup plus à la hauteur du prestige de ce manufacturier. Les différents endroits où l’on pose le regard et le toucher sont d’une qualité rehaussée et l’assemblage est sans reproche. Le système d’info-divertissement est tout nouveau avec un processeur interne très rapide, des graphiques de meilleure qualité et une convivialité accrue au niveau des divers menus offerts par cet écran tactile central. Finalement, toute la section entre les deux sièges avant fût repensée avec de nouveaux matériaux et des commandes donnant une impression beaucoup plus opulente incluant un petit insigne arborant les couleurs de l’Italie. La molette centrale localisée à cet endroit servant à contrôler le système d’info-divertissement ainsi que les autres commandes l’entourant offrent un touchée plus solide et agréable.
Il est évident que cet environnement n’a rien à voir avec les spectacles visuels de haute technologique que l’on retrouve chez Mercedes par exemple. C’est beaucoup moins impressionnant mais du même coup, c’est fonctionnel, facile d’utilisation et l’ergonomie est excellente. On peut opter pour des sièges de course Sparco mais les sièges livrés de série offrent déjà un excellent support latéral pour nous maintenir en place en virage.
Je ne ferais pas une revue objective si j’évitais de soulever les spécifications absentes de notre véhicule malgré un prix avoisinant les six chiffres. Pour un PDSF de 97 650$, l’absence d’un toit panoramique, de la vision tête-haute et de sièges ventilés est plutôt étrange. Mais pour les vrais amateurs de performance, ces éléments manquants seront vites oubliés lorsqu’ils remarqueront que le capot est tout en fibre de carbone et le tout est visible lorsqu’on est derrière le volant. C’est comme une façon de nous rappeler que l’essence même de cette Quadrifoglio avec son trèfle à quatre feuilles est la course automobile et remonte à 1923 alors qu’Alfa Romeo remporta la Targa Florio avec ce logo vert apposé sur le côté de l’Alfa biplace RL.
Conclusion
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On ne peut que s’imaginer ce qu’une boite manuelle pourrait apporter à cette envoutante berline. Pour le reste, cette Quadrifoglio est un charme à regarder et à piloter. La question de la fiabilité est toujours un élément qui revient dans la discussion lorsque l’on parle d’Alfa Romeo mais si cela peut apporter un peu de réconfort, notre évaluation à long terme de l’Alfa Romeo Stelvio s’est conclu après un an avec un seul petit problème avec un capteur qui fût réglé en moins de quelques minutes chez le concessionnaire. Ainsi, pour ceux qui peuvent se le permettre, cette berline unique en son genre représente une chance inouïe d’expérimenter la conduite pure derrière le volant d’une berline « comme on n’en fait plus ». Et même après 5 ans pratiquement inchangée, elle est encore au sommet de cette catégorie fort compétitive des berlines de luxe de haute performance. Tout un exploit!
Sous peu, cette Giulia Quadrifoglio sera malheureusement un souvenir lointain alors que l’électrification donnera naissance à une nouvelle orientation à travers tout le monde automobile et Alfa Romeo n’y échappera pas.
Fiche technique
Information de base
Nom du véhicule : Giulia Marque : Alfa Romeo Version : Quadrifoglio Autres versions disponibles : Sprint AWD, Ti AWD, Ti Sport AWD Catégorie : berline compacte de luxe Nombre de place assises : 5 Nombre de portes : 4 Gamme de prix : 53 190 $ à 94 090 $ (avant les options) Prix de la version à l'essai : 98 355 $ Transport et préparation : 2695 $ Groupe Motopropulseur
Type de moteur : V6 biturbo Cylindrée : 2.9 litres Puissance (ch) : 505 ch. Couple (lb.pi@tr/min) 443 lb-pi à 2500 trs/min Transmission automatique (Nb rapports) : 8 Transmission manuelle (Nb rapports) : ND Transmission variable continue : ND Performances
Accélération 0-100 km/h 4.0 sec. Accélération 400m 11.95 sec. à 193 km/h Consommation moyenne durant l’essai : l/100km 12.1 L/100km Sécurité
Freins antiblocage : oui Assistance au freinage : oui Répartition électronique du freinage : oui Assistance à la stabilité : oui Système d'avertissement de collision : oui Système d'avertissement de changement de voie : oui Système d'avertissement d'angle mort : oui Aide au stationnement : oui caméra de recul : oui Confort et commodité
Garniture des sièges : Cuir et alcantara Sièges chauffant avant : oui Sièges chauffant arrière : oui Sièges climatisés non Système de navigation oui Système de clé sans main oui Banquette rabattable oui Système Sonore
Apple CarPlay ou Android Auto : les deux Branchement auxiliaires : oui Système de divertissement arrière ND Port USB oui Connectivité Wi-FI oui Dimensions
Longueur : 4639 mm Largeur : 1874 mm Hauteur : 1426 mm Empattement : 2820 mm Poids à vide : 1735 kg Volume du coffre : 480 L Garanties
Générale : 4 ans ou 80 000 km Assistance routière : oui Perforation due à la corrosion : 5 ans
Mots-clés: luxe